La pratique d’une activité physique est une condition indispensable pour rester en bonne santé. Cependant, certaines personnes présentent des troubles, des affections ou des maladies qui les empêchent de profiter pleinement d’une discipline sportive dans les conditions habituelles. Pour pallier ce problème, il est possible de pratiquer une activité physique adaptée (APA). De quoi s’agit-il exactement ? Qui peut bénéficier de l’APA ? Notre article vous dit tout !
Activités physiques adaptées (APA) : définition et objectifs
L’activité physique adaptée (APA) est une solution pour permettre aux patients atteints de certaines maladies, troubles ou handicaps de pratiquer une activité sportive. Les conditions sont alors adaptées à leurs besoins spécifiques. L’APA a plusieurs objectifs, qui peuvent varier selon les types de pathologie.
Prévenir l’aggravation des maladies
Nous le savons, la pratique régulière d’une activité physique est une condition essentielle au maintien d’un corps en bonne santé. En ce sens, les personnes atteintes de certaines maladies, affections ou handicaps peuvent se voir prescrire des séances d’activités physiques adaptées. Elles sont destinées à limiter les risques d’aggravation de leur état de santé ou de rechute, ainsi que les effets néfastes inhérents à leurs traitements. Les patients atteints de cancer ont, par exemple, tout intérêt à profiter du programme “Sport Santé”, l’autre nom de l’activité physique adaptée. En effet, la chimiothérapie fatigue et plonge le patient dans un cercle vicieux qui l’incite à cesser toute activité physique par manque de motivation. En restant actif, le système immunitaire est boosté, ce qui permet de lutter plus efficacement contre la maladie.
Entretenir la masse musculaire et les capacités cardiovasculaires
L’activité physique adaptée est nécessaire pour entretenir la masse musculaire du patient, mais aussi conserver ou développer ses capacités cardiovasculaires. Chez les personnes âgées, le programme “Sport Santé” permet de préserver les capacités musculaires qui ont tendance à s’affaiblir avec l’âge. Les troubles de la marche sont ainsi limités, tout comme la diminution de la force. Intégrer une activité physique adaptée dans le quotidien des seniors est donc important afin de lutter contre les symptômes de la sarcopénie.
Améliorer l’image de soi
Les patients qui se voient prescrire des séances d’activité physique adaptée peuvent souffrir d’obésité ou de complexes liés à la sédentarisation. Pratiquer une activité sportive régulière les aidera donc à améliorer l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. D’une part, parce que leur corps va se tonifier, d’autre part parce que l’effort est récompensé par un sentiment de satisfaction. En d’autres termes, c’est une manière de se réconcilier avec son corps !
Prendre soin de la santé mentale
La maladie ou le handicap peuvent provoquer un sentiment d’isolement chez les patients. Participer à des séances d’activité physique adaptée leur permet ainsi de garder un lien social et de briser la solitude. Une bonne santé mentale passe inévitablement par un sentiment d’appartenance à la société. Les séances de sport aident ainsi à améliorer la qualité de vie des patients, qui se sentent plus épanouis.
Qui peut bénéficier des séances d’activité physique adaptée ?
Le programme “Sport Santé” s’adresse à toutes les personnes qui ne peuvent pas pratiquer de sport dans les conditions habituelles. Ainsi, il peut s’agir de personnes qui souffrent :
- d’une affection de longue durée (ALD) ;
- d’une maladie chronique impactant la vie quotidienne et nécessitant une prise en charge sur le long terme, comme le cancer ou la cardiopathie.
Notez que les personnes qui présentent des facteurs de risques liés à l’obésité, au diabète, à l’hypertension artérielle ou encore aux troubles alimentaires peuvent également pratiquer un APA. Pour finir, les personnes âgées qui subissent une perte d’autonomie pourront, eux aussi, profiter de ce programme. Il faudra, pour ce faire, qu’ils réalisent un dépistage permettant de révéler une fragilité des capacités fonctionnelles. Les titulaires de certaines aides n’ont cependant pas besoin de réaliser ce test. C’est le cas, par exemple :
- des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ;
- de bénéficiaires de l’aide à domicile mentionnée à l’article L231-1 du code de l’action sociale et des familles ;
- des détenteurs de la carte mobilité inclusion ;
- des détenteurs d’un droit attribué par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées.
La demande de prescription pour la pratique d’une activité physique adaptée
Vous envisagez de faire une demande pour pouvoir pratiquer une activité physique malgré votre maladie ou votre handicap ? Voici la marche à suivre.
La prescription par le médecin traitant
C’est votre médecin traitant qui établit la prescription médicale qui vous permettra de bénéficier de l’activité physique adaptée. Il définit, au regard de votre situation, la durée de la prescription, la fréquence et l’intensité de l’activité. Votre médecin vous oriente ensuite vers une structure APA ou une Maison Sport-Santé (MSS) pour le suivi des activités sportives. Les prescriptions sont généralement prévues pour de 2 ou 3 séances hebdomadaires sur une période de 3 mois, mais ce n’est pas systématiquement le cas.
Prolongation de la prescription
En cas de besoin, votre premier renouvellement de prescription initiale d’APA peut être effectué par le masseur-kinésithérapeuthe, sauf si votre médecin l’interdit. Le masseur-kinésithérapeuthe pourra également, dans la limite d’une seule fois, adapter votre prescription pour modifier la fréquence ou l’intensité des séances.
Qui sont les professionnels de l’APA ?
Les professionnels autorisés à dispenser des séances d’activité physique adaptée peuvent venir de plusieurs secteurs. Les masseurs-kinésithérapeutes, les ergothérapeutes et les psychomotriciens bénéficient naturellement de l’autorisation, mais il peut également s’agir :
- de professionnels diplômé de la filière universitaire STAPS qui ont suivi le cursus “activité physique adaptée et santé” ;
- d’éducateurs sportifs, mais aussi de fonctionnaires et de militaires figurant à l’article R.212-2 du Code du sport ou enregistrés au répertoire national des certifications professionnelles ;
- de personnes titulaires d’un certificat délivré par une fédération sportive agréée.
Activités physiques adaptées : quels sports peut-on pratiquer ?
Toutes les activités physiques peuvent être considérées comme des activités physiques adaptées si elles sont encadrées par des professionnels et ajustées à la condition du patient. Les activités les plus couramment prescrites sont :
- la Marche ou la Marche nordique ;
- la Danse ;
- le Yoga ;
- la Natation ;
- la Gymnastique douce ;
- le Vélo ;
- l’Aquabike ;
- l’Aquagym.
En réalité, il est même possible de pratiquer des sports considérés comme violents, à l’image du Rugby ou de la Boxe. Bien entendu, les séances sont parfaitement adaptées et sécurisées, animées par des éducateurs certifiés. Le choix de votre activité physique adaptée dépendra des objectifs et de votre condition physique. Chaque sport a des bienfaits qui lui sont propres. Le Yoga est un sport idéal pour travailler la souplesse et l’équilibre, par exemple. Le Vélo et l’Aquabike seront particulièrement adaptés pour muscler le bas du corps. La Danse permet de travailler la coordination, l’équilibre et les réflexes.
Le déroulement d’une séance d’activité physique adaptée
Bien que chacune soit unique, les séances d’activité physique adaptée se déroulent généralement en trois étapes distinctes.
Le bilan initial pour prévoir les objectifs
La séance commence par un bilan permettant d’évaluer la condition physique du patient, mais aussi les éventuelles limites. Cette étape est incontournable pour établir un programme personnalisé et pour définir les objectifs de chacun des participants à la session. L’éducateur prend le temps d’évaluer le niveau de fatigue de chaque sportif, mais aussi l’état mental et les possibles évolutions depuis la dernière séance afin d’adapter le contenu de l’entraînement. À la fin du bilan, les participants commencent à s’échauffer doucement afin de préparer progressivement leur corps aux efforts physiques.
Une séance d’activité physique unique mais toujours flexible
En fonction des objectifs qui auront été déterminés au moment du bilan initial, le contenu de chaque séance diffère. Un entraînement peut être axé sur le renforcement musculaire, le travail de l’équilibre ou encore sur des activités destinées à développer le système cardiovasculaire. Tout au long de la séance, qui monte peu à peu en intensité, l’éducateur surveille chaque participant. Il est responsable de leur santé et doit veiller à détecter le moindre signe de douleur, de fatigue ou de difficulté. En cas de problème, il adapte la série d’exercice en proposant une alternative plus douce aux exercices initialement prévus.
La fin de séance : retour au calme et temps d’échange
La séance sportive se termine par une phase de calme, durant laquelle les participants réalisent des étirements. Cette étape est indispensable pour leur permettre de favoriser la récupération musculaire. Si l’éducateur le souhaite, il peut également intégrer à cette étape des exercices de méditation, de respiration ou de relaxation afin de plonger les patients dans un état de sérénité. La séance se clôt par un moment d’échange, où chacun peut partager ses ressentis et ses appréhensions. L’éducateur en profite pour donner des conseils à chaque participant sur les exercices à faire chez soi ou sur l’hygiène de vie. Il est important de les suivre, car les efforts fournis en dehors des séances permettent de renforcer leur efficacité.
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